ATAXIE CEREBELLEUSE
HEREDITAIRE DU STAFFORDSHIRE TERRIER AMERICAIN
Présentation
CLINIQUE
Les
caractéristiques de la population touchée et
la
présentation
clinique de la maladie sont des éléments
importants à prendre en compte lorsque l’on souhaite
identifier une
ataxie cérébelleuse chez un chien.
Animaux
concernés
La
présentation clinique et les lésions
dégénératives du cervelet
présentes lors
de l'ataxie cérébelleuse
héréditaire du STA
ont également été observées
chez des chiens american
pit bull terrier (race
non
reconnue en France) et des chiens
de type pitbull
(toutes ces
races partagent des origines communes).
L’anomalie
génétique responsable de la maladie chez le STA
est actuellement recherchée
chez d’autres races de chiens atteints de dégénérescence
cérébelleuse,
notamment chez les races apparentées au STA.
Cette maladie se déclare à
l’âge adulte. Les premiers symptômes apparaissent entre
3 et 5 ans dans une grande majorité des cas, mais
la maladie peut se
déclarer chez des chiens âgés de 1
à 9 ans.
Les
mâles et les femelles sont touchés dans les mêmes proportions.
Signes
cliniques
L’ataxie
cérébelleuse héréditaire
est une maladie d’ apparition insidieuse. Elle se manifeste
d’abord par une « maladresse », voire
une anomalie faible de
la démarche, surtout lors de certaines situations difficiles comme
la montée ou la descente d’un escalier, les
changements de direction ou la
nage (risque de noyade). Cette maladresse est l’expression de
l’ ataxie
débutante.
A ce stade précoce de la maladie, certains chiens sont
quelquefois victimes de crises d’ opisthotonos de quelques secondes ou de
tressaillements de tout le corps, et se raidissent durant leur sommeil.
Au
fur et à mesure que la maladie évolue,
l’ataxie
devient permanente et de plus en plus
marquée. Elle se traduit
par :
- une hypermétrie :
le chien marche
« au pas de l’oie »,
c’est à dire qu’il marche en levant de
façon
exagérée ses membres, en particulier ses
antérieurs
- une astasie :
trouble de l’équilibre
au repos. Le chien a des difficultés pour se tenir debout et
présente une augmentation
de son polygone
de sustentation
- une abasie :
difficulté voire
impossibilité de marcher, avec des chutes possibles des deux
côtés (ataxie
symétrique)
- un balancement du corps et de la
tête
Photographie
montrant des STA atteints d'ataxie cérébelleuse
héréditaire et présentant une augmentation
du polygone de sustentation
 
Photo du Laboratoire de Neurobiologie
Les chiens atteints peuvent
être victimes de raideurs
des membres postérieurs se traduisant par des
bonds de
lapin lors de la course (les deux membres postérieurs sont
en appui sur
le sol au même moment), par des sauts de hauteur
exagérée et par des chutes
lorsque le chien se dresse sur ses postérieurs.
Des tremblements
intentionnels grossiers ont été observés chez quelques chiens atteints d’ataxie cérébelleuse
héréditaire, en particulier à la suite de
mouvements brusques ou lorsque le chien est
excité.
La proprioception
est généralement normale, mais elle peut
être
diminuée sur les postérieurs dans de rares cas.
La force
motrice et les réflexes
spinaux
sont normaux.
Certaines anomalies sont
également notables au
niveau de la tête. En effet, les animaux atteints peuvent
avoir la tête penchée
à droite ou à gauche de manière
transitoire. La réponse de clignement
à
la menace peut être diminuée
ou absente, alors que la vision et la motricité
faciale sont conservées. Ce dernier signe est
d’apparition plutôt
tardive dans l’évolution de la maladie.
Photographie d'un STA atteint d'ataxie cérébelleuse héréditaire et présentant un port
de tête penché à gauche
Photo du Laboratoire de Neurobiologie
Un
nystagmus
vertical, horizontal ou
rotatoire est souvent présent. Chez la plupart des
chiens, ce signe
n’apparaît que lors de certaines stimulations
(comme faire rouler le chien sur
le dos par exemple). Cependant, certains chiens le
déclenchent spontanément. Les nerfs crâniens
ne présentent pas de déficit.
Dès
les premiers stades de la maladie, les signes neurologiques sont
exacerbés chez tous les chiens par l’excitation,
le soulèvement de la tête, le
roulement sur le dos, les mouvements brusques ou les situations
difficiles
comme les obstacles à franchir, les virages ou les pentes.
Au fur et à mesure
de la progression de la maladie, ces situations peuvent provoquer chez
les
chiens des chutes ou des crises d’opisthotonos.
L’ataxie
cérébelleuse héréditaire
progresse sur plusieurs
mois voir sur plusieurs
années. Les
chiens atteints deviennent incapables
de se
déplacer après une durée
d’évolution qui peut aller de 6 mois
jusqu’à plus de 8
ans. Pour la majorité des chiens, cette période
dure entre 2 et
4 ans.
La
progression de la maladie se fait parfois lors de crises durant
lesquelles les symptômes s’aggravent rapidement. On
observe alors, entre les
crises, de longues périodes où les signes
neurologiques restent stables.
Page
réalisée par Sabine Bouguen
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